Compensation écologique - Partie 1

L'un des piliers sur lequel repose Happyculture est la pérennité. Or, même dans la meilleure des situations économiques, nous sommes conscients que nulle entreprise dont l'activité principale est liée à Internet ne survivrait à un effondrement écologique. Aujourd'hui, la communauté scientifique à l'échelle mondiale lance de nombreuses alertes à ce sujet, mais qu'en est-il au juste ?

Une consommation électrique toujours plus importante

En tant que travailleurs et travailleuses au sein d'une agence web éthique et responsable, nous considérons avoir une part de responsabilité dans la consommation de ressources induites par le fruit de notre travail. Parmi ces ressources, nous considérons évidemment l'électricité consommée par tous les serveurs qui hébergent les sites que nous réalisons, mais aussi celle consommée par nos machines de développement et plus généralement par tout l'équipement réseau nécessaire pour que vous puissiez lire ces lignes. La consommation électrique d'Internet représentait environ 10% de la consommation mondiale d'électricité en 2018 selon le journal du CNRS et cette part continue de croître de façon constante. Malgré de belles initiatives de la part des géants du net pour réduire leur consommation et s'approvisionner sur des sources renouvelables, la situation est de plus en plus inquiétante d'autant que la consommation globale continue d'augmenter et que les sources de production électrique sont loin d'être majoritairement renouvelables et décarbonnées.

Courbe montrant l'explosion de la consommation énergétique mondiale de 1800 à 2017 avec le détail par type d'énergie.

Comme l'indique le graphique précédent, en plus de consommer de plus en plus d'énergie, la quantité de combustible fossile dans le mix énergétique ne diminue pas. Les conséquences sont une augmentation de la concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ce qui entraîne le désormais célèbre «dérèglement climatique».

L'usage de ressources rares et génératrices de conflits

En parallèle, la production de matériel informatique utilise également d'importantes quantités de ressources non renouvelables et problématiques telles que les métaux et terres rares (Bismuth, Cobalt, Germanium, Silicium, Tantale, Prométhéum…). L'extraction de ces ressources pose de nombreux problèmes éthiques, car elle a généralement lieu dans des pays où le droit des travailleurs n'est pas respecté ou même dans certains pays où le travail des enfants est toléré. Elle pose également des problèmes écologiques, car il faut dégrader des environnements sauvages pour accéder aux gisements et utiliser toujours plus de combustibles fossiles pour faire fonctionner les engins d'extraction. De fait, la production de masse d'équipement entraîne des problèmes sociaux dans certaines parties du globe et contribue également directement au dérèglement climatique.

En fin de vie, selon entre autres un dossier publié par l'Inria en 2016, les composants électroniques continuent de poser de nombreux problèmes car ils ne sont pas ou peu recyclables, bien qu'ils contiennent des composés précieux. C'est d'ailleurs en début d'année 2019 que France 5 a publié un documentaire détaillant le scandale autour de la gestion de nos déchets électroniques qui, malgré une interdiction formelle, se retrouvent à l'autre bout du monde dans des décharges à ciel ouvert.

En plus des conséquences liées à l'informatique en général et Internet en particulier, l'activité d'une entreprise est également génératrice d'un certain nombre d'émissions de gaz à effet de serre et consommatrice de ressources plus ou moins renouvelables en fonction de ses choix. Cela inclut entre autres la gestion des locaux de l'entreprise et de ses consommables, les déplacements du personnel et les outils numériques utilisés.

C'est pour toutes ces raisons que nous nous questionnons, depuis plusieurs années, sur les conséquences de notre travail sur l'état de notre planète et de nos contemporains, mais aussi sur la façon dont nous pourrions les amoindrir, voire éventuellement les compenser. Je détaillerai nos réflexions, les actions entreprises et nos pistes d'amélioration dans un prochain article.

[Edit : la suite de cet article qui établit le bilan des émissions de notre entreprise est maintenant disponible !]

 

Crédit photo : dossier de presse de Tree Nation.

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À propos de Edouard

Expert technique

Après un premier contact douloureux avec Drupal en 2009 en autodidacte, j'ai suivi une formation qui m'a convaincu de mon choix technologique et m'a vraiment mis en selle. Durant plusieurs années suite à cela j'ai accompagné des entreprises locales dans le développement de leurs projets de toutes sortes, de la simple vitrine à l'intranet social en passant par le projet e-commerce.